mardi 12 juillet 2011

Sites et Scènes de Mongolie



Sites et Scènes de Mongolie

"LA MONGOLIE en AUTO-STEPPE"


  
Juillet 2011 en Mongolie du Nord-Ouest…



2 jours de vol-aller
(Toulouse-Paris-Moscou-Ulaan Baatar)
puis

2500 km en 4x4 dont 1700 km de pistes et 600 km en hors-pistes,
8 jours à cheval,
30 heures de randonnées pédestres,
2 heures de barque à moteur,
1 vol intérieur de 800 km,
14 nuits sous yourte ou tipi,
13 nuits sous tente,
3 nuits à la belle étoile,
et 2 jours de vol-retour...

 Assurément, la découverte de la Mongolie authentique se mérite…

Avec cinq autres compagnons et quatre guides autochtones,
 j'ai eu le privilège de participer à cette belle aventure
 hors des sentiers battus.


Je vous invite à découvrir, ci-après, un échantillon de photos
parmi les 3500 que j’ai réalisées au cours de ce périple.

Certaines font  actuellement l’objet d’une Exposition itinérante
(Noé en novembre, Muret en décembre 2011 et janvier 2012…).







Pour découvrir l’essence même de la Mongolie,
il faut d’abord s’affranchir d’interminables pistes,
aléatoires et piégeuses, qui serpentent au milieu de nulle part.






Puis, au bout du bout de l’ultime piste,
quand toute progression motorisée deviendra impossible,
 il faudra choisir : cheval ou marche à pied…



Immersion profonde dans le Lac Khusgol,
la "perle bleue de Mongolie"
où l’onde et le ciel se diluent en un subtil nuancier d’azurs diaphanes.





L’hiver, un mètre cinquante de glace recouvre le Lac de Tsagaan Nuur.
Les nomades y improvisent alors d’étonnants feux de camps dits « immaculés »…




Les rives paisibles du Lac Khövsgöl (2760 km2 et 2% des réserves d’eau douce de la planète)
 déploient des attraits chatoyants que n’aurait pas reniés
le plus exigeant des peintres impressionnistes.



Parfois, l’impassible rivière Tsangaär Gol, se ride un instant,
 lors du passage éphémère d’un improbable esquif de fortune qui radeaute…



D’innombrables squelettes d’animaux (mais aussi, parfois, d’humains…)
confèrent à la steppe mongole l’apparence d’un immense ossuaire à ciel ouvert…




Proche cousin de la marmotte, l’intrépide et prolifique « tsurum » ou « souslik »
qui colonise la steppe mongole, tient tête à bon nombre de ses prédateurs
grâce à ses impressionnantes griffes surdimensionnées.




Rarissime et protégée en Europe, omniprésente et piétinée en Mongolie,
l’emblématique fleur du pays : l’édelweiss…




Abandonné là-même où il a rendu l’âme,
 un antique camion russe noie son infortune dans un profond océan de pistache. 
 Etrange mimétisme…





A l’orée même de l’immense taïga, yourtes et cabanons se côtoient
en une douce et bucolique quiétude.




Quand les brumes s'estompent sur les berges du Khosgul,
les levers du jour hésitent entre pastel et aquarelle.




Soudain, dans la solitude infinie de la steppe,
l’émergence incongrue d’une maison de poupée…





L’été, les berges sablonneuses du Lac de Terhiyn Tsagaan se parent d’un tapis céleste.











Aux origines, le pont de bois, incontournable pour atteindre le village de Jargalant
(« Le Bonheur »), était, paraît-il, rectiligne et horizontal…
Il n’est plus, aujourd’hui, qu’un squelette torturé et disloqué qui n’en finit pas d’agoniser…


Pour passer la rivière Ider (« La Vigoureuse »), les passagers quittent le véhicule.
Au chauffeur, le soin de s’aventurer seul sur l’échine branlante du monstre moribond…
Effusions d’usage, avant et après, ce défi
durant lequel l’intrépide conducteur joue sa vie à la roulette russe...
Car c’est sûr : un jour prochain, le pont terrassé rendra définitivement son tablier…



En attendant, pour accéder au « Bonheur » espéré, comme le dit la chanson,
« il suffit de (réussir à) passer le pont »…





Souvent, les troupeaux sont gardés par des femmes à cheval et des hommes à moto.
Monter à moto apparaît aujourd’hui comme le symbole modernisé de la virilité.



Pourtant, pour certaines amazones,
enfourcher le « cheval d’acier » en costume traditionnel et talons aiguilles
constitue le nec plus ultra en matière d’élégance féminine.
 

Les « ovoo », lieux sacrés dédiés aux esprits locaux du ciel, du sol, du feu et de l’eau
 sont l’objet de cultes fervents pour obtenir la protection des gens et des troupeaux.




Afin de ne pas attiser les forces maléfiques surnaturelles,
on ne doit jamais dire où l’on va, ni quand on arrivera…
Une pratique superstitieuse souvent délicate à gérer au quotidien
car incompatible avec notre conception classique du voyage…



Près de l’ancienne capitale mongole de Qaraqorum,
108 « stûpas » hérissent les 1600 mètres des fortifications du Monastère d’Erdene Zuu (16ème siècle),
le plus impressionnant du pays, en dépit de l’arasement d’une centaine d’autres monastères attenants, par les troupes russes à la fin des années 1930…


Pour accéder à l’intérieur de la forteresse sacrée,
il faut d’abord, manipuler ses lourds heurtoirs de cuivre.


De style purement thibétain, le « Lavrang » constituait la résidence du lama réincarné.




Inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco,
les vestiges de la capitale impériale de Qaraqorum et le monastère d’Erdene Zuu
font toujours l’objet de pélerinages.




Aux confins de Russie, qu’ils soient Tsaatans ou Darkhads,
les nomades vouent un culte fervent au soleil. Les feux du crépuscule
offrent de sublimes espaces propices à la contemplation, l’incantation ou la prière.




Alors que, paisiblement, yacks et chevaux paissent de concert, les ombres,
peu à peu, s’allongent sur le vert velours des versants ondoyants.




La yourte (« ger » en Mongol) ne comporte aucun clou.
C’est un assemblage savant de lattes de bois, de pans de feutre et de lacets de cuir
 qui peut s’effectuer en une heure environ.




Parfois, devant la yourte ancestrale,
 camionnette, moto, panneau solaire, parabole, tronçonneuse et vélo du gosse
témoignent de l’avancée irrémédiable du « progrès ».





Sur le seuil de la ger familiale, le benjamin de la tribu...
Le gamin porte pour patronyme, tout simplement celui de la rivière toute proche : « Orkhon »…





La décoration de la porte fait l’objet de soins tout particuliers.
Attention : se cogner la tête en entrant dans la yourte
serait interprété comme un manque de respect vis-à-vis du chef de famille…




En rassemblant en une pièce unique et de façon égalitaire, l’intégralité de la famille,
la rotondité de la yourte garantit une intime cohésion entre ses occupants.




Les chèvres (30% du cheptel mongol) fournissent le précieux duvet « cachemire ».
Mais en arrachant les racines des herbes qu’elles consomment,
elles intensifient la désertification et accélèrent le déséquilibre de l’écosystème.



L’une des activités domestiques réservées, de coutume, aux femmes nomades :
la traite des chèvres qu’elles doivent effectuer plusieurs fois par jour.




Ici-même, il y a 500 ans, mille moines furent émasculés et abandonnés, exsangues,
par les Mongols de l’Est.     Afin d’éviter les représailles célestes,
tout prélèvement, toute cueillette et toute chasse sont, désormais, interdits
sur le territoire sacré des Monts Khogno-Khan.






Le Tipi constitue la seconde architecture semi-rigide adaptée au nomadisme.
On rencontre des constructions en tous points similaires
tant en Mongolie, qu’en Sibérie, Laponie, Patagonie et Amérique du Nord.




C’est une serrure de fortune, « tipiquement » symbolique
qui garantit l’intimité et la sécurité du logis…





Huit mois sur douze, les chevaux mongols retournent à l’état sauvage.
L’été venu, bien qu’à nouveau temporairement « domestiques », ils conservent néanmoins
ce profond instinct d’indépendance qui les rend, si souvent, susceptibles et imprévisibles.




Aux chevaux dociles, le Mongol préfère les montures rétives qui lui permettent
d’assouvir son besoin de domination de l’animal et de valoriser, ainsi, sa virilité.





Chaque cavalier dispose ainsi de plusieurs montures qu’il utilise à tour de rôle
afin d’empêcher que la domestication prolongée n’altère
l’instinct de liberté des animaux.



Ötchii, éleveur de chevaux… Parmi les trois millions de Mongols,
il est l’un des 20 000 ultimes membres de la communauté Darkhad
qui végète encore en marge de toute civilisation…
Abnégation et fatalisme pour cette chronique d’une extinction annoncée…




A la tombée du jour, le retour au bercail d’un cheval fugueur,
après une harassante journée de traque au lasso…





C’est dans le lit-même du torrent qu’une poignée de chevaux rebelles
a décidé de profiter des feux du crépuscule…





Ici, loin de tout, le temps a lâché prise.
Y compris la rivière qui se prélasse à loisir en méandres paresseux.





Ulaan Uul (« Montagne rouge »), l’un des villages les plus septentrionaux de Mongolie,
 décline sa collection de cabanes en bois de mélèze, au gré d’une rutilante palette de couleurs crues.




Pour mieux s’affranchir de la verte uniformité de la nature,
on ose, ici, les tons les plus improbables ou insolites.



La mixtion audacieuse des formes et des teintes
engendre souvent des graphismes hautement sophistiqués.

















Aux marches-mêmes de son officine, l’homme-ressources du village, mi-médecin, mi-chaman…
Ici, chacun s’en remet à ses transes mystiques et ses élixirs magiques.
Il est vrai que la structure sanitaire classique la plus proche
est à trois jours de cheval, alors…


Distraction quotidienne quasi rituelle : Faire ses courses dans l’unique épicerie du village
qui fonctionne sans horaires fixes d’ouverture.
 Pour acheter, il faut donc, au préalable, aller chercher l’épicière à son domicile…



Ça y est… C'est fait... La boutique est ouverte…




Ici, point de « Café du Commerce »…
C’est devant chez soi, sur la piste ou sur le pré, qu’il arrive parfois,
qu’entre hommes et motos, on refasse le monde…













Pour les gamins du nord-ouest mongol,
qui ont plutôt l’habitude de monter à cheval qu’à vélo,
posséder une bicyclette constitue, à la fois, un appréciable privilège et un inestimable trésor.



Soudain, dans le dédale des rondins,
 l’apparition furtive d’une petite sauvageonne effarouchée aux mèches de réglisse…






A 1691 mètres d’altitude, Tsetserleg (« Jardin »)
 est la capitale (110.000 habitants) de la Province de l’Arkhangaï.
Avec 350 mm de précipitations par an, c’est la ville la plus humide du pays.
Et aussi l’une des plus fraîches (moins 20° en hiver et plus 14° en été).




Ici, la confiance règne. Témoin, cette opération permanente « Portes Ouvertes »
pour cette agence bancaire de Tsetserleg dépourvue de système d'alarme et de sas de sécurité…




Boucherie ambulante sur le marché de plein vent de Tsertseleg.





Quant aux architectes et maçons d’ Ulaan Baatar, la capitale,
ils semblent toujours ignorer, allègrement,
l’existence de l’équerre, du niveau à bulle et du fil à plomb…



Le Naadam (Fête Nationale, 12 juillet) permet aux quinze ethnies de Mongolie
 de célébrer le culte de l’Empereur mythique Chinggis Khaan
 en défilant, en costumes d’apparat, dans les rues d’Ulaan Baatar.













De feutre au quotidien, de soie les jours de fête,
la « deel », vêtement mongol traditionnel par excellence,
ne cesse d’affirmer sa forte valeur identitaire.





Entre « chien et loup », l’horizon s’enflamme
en une savante superposition d’écrans chatoyants.





Dans le silence absolu et sous l’or en fusion du ponant,
 l’heure est à la contemplation et la relaxation.




On vit donc « au jour le jour » sous le ciel pur de Mongolie…  Avec, parfois, un luxe.
Celui  de pouvoir « partager », avec des routards de passage, le soir autour du feu.
Un plaisir simple, authentique et ... réciproque…





Remerciements à tous ceux qui ont contribué au succès de ce projet :

Tous les anonymes, sédentaires ou nomades,
qui nous ont si généreusement ouvert, à la fois, leur porte, leurs bras et leur coeur,
ainsi que:
Ïïugo, notre interprète,
Baaghi et Tsarnïa, nos chauffeurs ;
Ötchïï, Batkhuu, Enkhbayar et Enkhtaïvan, nos cavaliers d’escorte ;
 Gaana, notre cordon bleu ;
Patrick, les deux Yannick, Saana et  Igïï, nos précieux contacts sur place, 




Ana, l’instigatrice du voyage;
Louis, Joël, Pépita, Fanny et Vicky, mes compagnons d’aventure ;

Sans oublier « Hïïmor’ » (« Cheval de vent », le bien nommé),   mon « Joly Jumper » à moi…



Fin

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